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Guillaume BRESSON, Sans titre, 2023 Huile sur bois 187 x 126 x 8 cm, encadré, ©ADAGP, Paris 2024, crédit photo: Bertrand Huet / Tutti image Courtesy of the artist and Galerie Nathalie Obadia Paris/Brussels

Du 21 janvier au 25 mai 2025, le château de Versailles présente la première exposition rétrospective de Guillaume Bresson, figure majeure de la peinture figurative contemporaine. Cette exposition, installée dans les salles d’Afrique, crée un dialogue audacieux entre les scènes de bataille coloniale du XIXe siècle et les représentations des violences urbaines actuelles. Un échange qui interpelle et questionne la place de la violence dans l’art et dans nos sociétés.

Une rencontre inattendue entre deux époques

Les salles d’Afrique, ornées de toiles monumentales illustrant les campagnes militaires de Louis-Philippe, accueillent les œuvres réalistes et saisissantes de Guillaume Bresson. Ces tableaux historiques, œuvres d’artistes tels qu’Horace Vernet, exaltent une violence glorifiée, celle des conquêtes coloniales. Face à elles, les scènes de Bresson — inspirées des tensions sociales et des conflits des zones périurbaines — apportent un regard critique et actuel.

Dans ce face-à-face, la peinture d’histoire classique rencontre une peinture contemporaine qui en emprunte les codes tout en les subvertissant. Bresson reprend les compositions théâtrales et les gestes dramatiques de la peinture baroque, mais les transpose dans un contexte urbain. Ses personnages, souvent en pleine action, semblent figés dans une danse de tension, rappelant à la fois les batailles passées et les luttes présentes.

La mise en scène de la violence : une question universelle

Cette confrontation met en lumière un élément central : la violence comme thème universel de la peinture. Chez Horace Vernet, elle est codifiée et héroïque. Chez Guillaume Bresson, elle est crue, brute, et ancrée dans les fractures sociales de notre époque.

L’artiste contemporain, en utilisant des techniques de reconstruction de la réalité à partir de photographies et de modèles, propose une mise en scène où les corps deviennent le vecteur principal du récit. Cette approche théâtralisée ne fait pas qu’illustrer la violence : elle l’interroge. Pourquoi continue-t-elle de fasciner ? Quel rôle joue-t-elle dans la construction de nos identités et de nos mémoires collectives ?

Un dialogue critique à découvrir

En exposant des œuvres contemporaines dans un lieu aussi emblématique que le château de Versailles, cette rétrospective souligne à quel point l’art peut transcender les époques pour mieux refléter les enjeux de notre présent. Guillaume Bresson ne se contente pas de peindre des scènes : il met en lumière les continuités et les dissonances dans nos manières de représenter la violence. En cela, son travail s’inscrit pleinement dans une tradition artistique tout en la renouvelant avec force.

Pour les visiteurs, cette exposition offre une opportunité unique : celle de plonger dans une expérience visuelle où l’histoire et le contemporain se rencontrent, s’affrontent et dialoguent. Une expérience à ne pas manquer pour réfléchir sur la place de l’art dans la représentation de nos réalités, passées et présentes.

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