Avec le lancement du Studio Rodin, le musée parisien du même nom réinvente sa mission : celle de partager l’héritage d’Auguste Rodin avec des publics éloignés des musées traditionnels. Ce dispositif itinérant transforme l’art en une expérience accessible, installable dans des lieux du quotidien comme les écoles, les EHPAD, les cinémas, ou même les supermarchés.

Un musée hors les murs

Depuis la pandémie, les institutions culturelles redoublent d’efforts pour se rapprocher des populations locales. Le Studio Rodin s’inscrit pleinement dans cette démarche, comme l’explique Amélie Simier, directrice du musée : « Il s’agit de faire rayonner Rodin en France et d’aller vers tous les publics, notamment les plus défavorisés. » Ce concept novateur propose des expositions miniatures, clés en main, prêtes à être déployées dans des lieux variés.

Dès décembre 2024, la Communauté des communes giennoises, dans le Loiret, accueillera ce dispositif pour inaugurer une tournée nationale. Ces expositions se distinguent par leur flexibilité et leur capacité à s’adapter à tout espace, qu’il mesure seulement 2 m² ou davantage.

Un voyage à travers l’œuvres de Rodin

Le Studio Rodin propose des reproductions en résine de sculptures iconiques telles que Le Penseur, Le Baiser, ou encore La Cathédrale, tirées des moules originaux conservés à Meudon. Les œuvres sont accompagnées de panneaux explicatifs et de photographies historiques pour enrichir l’expérience. En tout, sept ensembles thématiques regroupent 21 sculptures, dont deux de Camille Claudel, illustrant des thèmes variés comme « Rodin et la danse » ou « La Porte de l’Enfer ».

Outre les expositions, le Studio Rodin comprend une Rodinothèque, un chariot mobile doté de onze tiroirs contenant des activités ludiques et éducatives. Ce format interactif encourage la découverte tactile et sensorielle, en particulier pour les jeunes publics. Le mini-musée devient ainsi un espace de dialogue autour de la sculpture.

Un public diversifié et une autonomie locale

Le concept repose également sur une formation des agents territoriaux, qui apprennent à monter et gérer eux-mêmes le Studio Rodin. Comme l’explique Augustin Pagenot, chef du service des publics : « Il faut aller au spectateur par la surprise et l’inattendu. L’idée est que le dispositif nous échappe. » En créant des espaces à hauteur humaine, accessibles et peu intimidants, le projet ambitionne d’attirer des publics peu familiers avec l’art.

Une vision élargie du patrimoine

Le Studio Rodin témoigne de la vision avant-gardiste de l’artiste, qui avait déjà pensé la reproduction comme un moyen de diffuser son œuvre. Cette initiative s’inscrit dans une dynamique contemporaine visant à considérer le patrimoine comme une matière vivante et mobile.

Avec cette innovation, le musée Rodin donne un nouvel élan à sa mission culturelle et inspire d’autres institutions à repenser leur rôle dans la société.

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