©Takashi Murakami/Kaikai Kiki Co. LTD./Ohana Hatake

L’artiste japonais Takashi Murakami, maître du pop art contemporain, un mouvement qui fusionne l’art populaire et les objets du quotidien, vient de franchir une nouvelle étape en lançant sa première marque de chaussures, Ohana Hatake. Ce projet ne se limite pas à un simple produit de mode, mais propose une véritable réflexion artistique sur la manière dont l’art peut s’intégrer dans notre vie de tous les jours.

La fleur comme point de départ

Ohana Hatake, qui signifie « champ de fleurs » en japonais, s’inspire du motif central de l’univers de Murakami : une fleur souriante et colorée. Ces fleurs symbolisent souvent des émotions positives comme la joie ou la nostalgie. Murakami utilise ce symbole pour représenter un équilibre entre simplicité visuelle et profondeur émotionnelle.

« Mon travail cherche toujours à capturer la joie à travers la création », a-t-il expliqué. Cette démarche reflète aussi son envie de rapprocher les cultures japonaise et américaine, une thématique récurrente dans son œuvre.

Quand l’art se porte

Les créations de Murakami ne se contentent pas d’être des objets de mode. Elles incarnent un dialogue entre art et utilité, où l’esthétique devient aussi fonctionnelle. L’artiste a progressivement dévoilé sa vision tout au long de l’année avec des éditions limitées de ses chaussures, qui ont suscité un grand engouement. Parmi ces éditions, on trouve les Ohana Full-Bloom, des claquettes créées en collaboration avec le groupe de K-pop BLACKPINK. Cette collaboration a marqué un premier pas vers la concrétisation de Ohana Hatake.

Avec l’inauguration officielle de la marque, Murakami présente deux nouveaux modèles. Le premier, Ohana Full-Bloom, est une sandale fabriquée en mousse EVA, un matériau léger et flexible souvent utilisé pour les semelles de chaussures. Quant au modèle Surippa Ohana, il s’inspire des chaussons japonais traditionnels (surippa signifiant « chaussons » en japonais), mais revisités avec des éléments modernes comme des gravures et des teintes audacieuses telles que le « Rust », une couleur rouille. Ces chaussures sont le fruit d’une collaboration avec les experts de VIOLET ST, un studio reconnu pour son travail dans le domaine de la chaussure. Ce partenariat permet à l’art de Murakami de se transposer dans un produit à la fois pratique et artistique, tout en poursuivant sa quête de fusion entre la culture japonaise et les influences américaines.

Une esthétique populaire et universelle

Avec ce projet, Murakami continue de repousser les limites entre différentes disciplines artistiques. Ohana Hatake est à la croisée du design, de l’art contemporain, qui questionne souvent la société actuelle, et de la culture populaire ou mainstream, c’est-à-dire accessible à un large public.

Pour explorer davantage cet univers où l’art dialogue avec des objets du quotidien, retrouvez mon article sur son exposition à la galerie Perrotin à Paris, où Murakami avait déjà démontré son talent pour transcender les frontières entre art et culture populaire.