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@Ye/Instagram 

Ye, autrefois Kanye West, ne cesse de repousser les frontières artistiques. Pour son nouvel album Bully, il collabore avec l’iconique photographe japonais Daidō Moriyama, célèbre pour ses photographies en noir et blanc qui capturent le chaos et la beauté des paysages urbains de Tokyo. En s’associant à Moriyama, Ye donne à l’art visuel une place centrale dans la présentation de son œuvre musicale, faisant de la pochette d’album bien plus qu’un simple élément graphique : c’est une véritable déclaration artistique.

La signature de Moriyama : un chaos urbain en noir et blanc

Daidō Moriyama est une figure incontournable de la photographie japonaise. Il est reconnu pour ses clichés granuleux qui ont été largement reconnue à travers des expositions majeures, notamment au MoMA en 1974 et à la Tate Modern en 2012, qui saisissent la vie urbaine sous un angle brut et intense. Son esthétique fait écho à une vision fragmentée du monde, une approche qui cadre parfaitement avec les thèmes souvent complexes et introspectifs explorés par Ye dans sa musique. La pochette de Bully est une extension de cette approche, combinant l’aspect visuel et sonore pour une expérience multisensorielle.

L’image énigmatique de Bully et la symbolique d’Ohaguro

La pochette de l’album fait directement référence à la coutume japonaise d’ohaguro, un rituel où les femmes teignaient leurs dents en noir comme symbole de beauté, de maturité et de mariage. Selon des sources historiques, ce procédé consistait à appliquer une solution à base de limaille de fer mélangée à du vinaigre et du tanin. Il était couramment pratiqué jusqu’à la fin du XIXe siècle et reste une image fascinante de la tradition japonaise. Ye joue une fois de plus avec des éléments culturels profonds, comme il l’avait déjà fait avec Takashi Murakami pour la pochette de Graduation en 2007 et Kids See Ghosts en 2018. Ici, avec Moriyama, il évoque le contraste entre modernité et tradition, un thème central dans sa musique récente.

Ye et Moriyama : une fusion artistique audacieuse

La collaboration entre Ye et Moriyama va au-delà d’une simple relation artiste-photographe. Elle symbolise une fusion des disciplines où l’image et le son se nourrissent mutuellement. Le choix de Moriyama pour la pochette de l’album n’est pas anodin. Il reflète l’orientation artistique de Ye, qui ne se contente pas de produire de la musique, mais cherche à créer des œuvres totales où chaque élément, visuel comme sonore, joue un rôle crucial dans la narration de son projet.

Bully : un album sous influence Japonaise

Ye, qui a longtemps exprimé son admiration pour le Japon, puise à nouveau dans cette culture avec Bully. Son album a été en partie enregistré à Tokyo, où l’artiste a passé du temps récemment, assistant à des événements comme des combats de catch à Shinjuku ou visitant des restaurants à Shibuya. Le visuel de Moriyama apporte une esthétique en phase avec l’énergie brute et parfois désorientante de Tokyo, un environnement qui semble inspirer l’artiste à plusieurs niveaux. Le minimalisme en noir et blanc de la pochette capture cette influence tout en laissant place à l’imagination quant aux thèmes abordés dans l’album.

Une nouvelle dimension pour la musique

Avec Bully, Ye repousse les limites de ce que peut être une pochette d’album. En intégrant une photographie de Moriyama, il redéfinit la relation entre image et musique, prouvant une fois de plus que l’art n’a pas de frontières. Cette collaboration unique ne manquera pas de marquer les esprits, tant dans le monde de la musique que dans celui de l’art contemporain.

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