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Apolonia Sokol, Consentement (2024). Courtesy of the artist and THE PILL®. 

La célèbre galerie turque The Pill, fondée à Istanbul en 2016 par Suela J. Cennet, fait son entrée sur la scène parisienne le 15 octobre 2024. Après avoir conquis le monde de l’art contemporain avec son engagement politique et féministe, The Pill prend ses quartiers Place de Valois, avec l’intention claire de secouer les habitudes artistiques locales.

Une galerie pionnière entre deux cultures

The Pill n’est pas qu’une simple galerie ; c’est une véritable plateforme pour les idées contestataires. Suela J. Cennet, la fondatrice, a un objectif ambitieux : faire dialoguer les artistes de toutes nationalités autour de thématiques aussi universelles qu’épineuses, comme l’exil, les tensions politiques, et la réappropriation des corps. À Istanbul, la galerie a déjà attiré l’attention pour sa capacité à provoquer des discussions animées sur des sujets sensibles, et son arrivée à Paris promet de ne pas déroger à cette règle.

Avec son espace parisien, la galerie fait un saut dans une capitale où le marché de l’art contemporain est foisonnant. Mais plutôt que de se fondre dans le paysage, The Pill entend y apporter une touche subversive, avec une programmation qui pousse à la réflexion, voire au malaise. Alors, Paris, prêt à être bousculé ?

Apolonia Sokol et Nil Yalter : les artistes qui ouvrent le bal

Pour son inauguration à Paris, The Pill mise sur une programmation percutante avec Apolonia Sokol et Nil Yalter, deux figures emblématiques de l’art féministe et engagé. Cette première exposition explore des thèmes comme la violence, la domination, le déplacement et bien sûr le féminisme – des thématiques qui résonnent profondément avec l’histoire familiale de Suela J. Cennet, fondatrice de la galerie, marquée par des exils politiques.

Apolonia Sokol présente sa première exposition monographique en France, où elle interroge les rapports de pouvoir et de domination à travers des œuvres frappantes. Parmi celles-ci, un monumental tableau de six mètres, inspiré de Guernica, dépeint les horreurs des guerres actuelles. Sokol y ajoute un retable politique, ainsi qu’un autoportrait puissant où elle se représente seule sous des pieds d’hommes menaçants, renforçant l’idée d’une violence omniprésente.

En parallèle, Nil Yalter, pionnière de l’art vidéo féministe, expose une œuvre historique sur le stand de The Pill à Art Basel Paris, symbolisant un lien fort entre différentes générations d’artistes. Yalter, récompensée par un Lion d’or, soulève avec courage les mêmes questions politiques que Sokol, portant haut les valeurs de lutte et de résistance que la galerie cherche à mettre en lumière dans cette nouvelle étape parisienne.

De l’art et du caractère

La galerie The Pill ne fait pas dans la demi-mesure, et c’est bien cela qui fait sa renommée. Depuis ses débuts à Istanbul, elle s’est forgée une identité forte, loin des conventions souvent policées des grandes institutions. Elle met en avant des œuvres où le politique n’est jamais bien loin, mais toujours avec une esthétique tranchée. Avec ce nouvel espace à Paris, Suela J. Cennet espère renforcer les liens entre artistes turcs et européens tout en conservant l’âme activiste de sa galerie.

Pourquoi cette arrivée est une bonne nouvelle pour Paris

L’installation de The Pill à Paris n’est pas juste un simple coup d’éclat international. Cette nouvelle antenne offre une opportunité unique à la scène artistique locale de s’ouvrir encore davantage à des perspectives critiques venues d’ailleurs. Les artistes que la galerie promeut, souvent issus de contextes culturels complexes, apportent des visions du monde peu représentées sur le marché de l’art contemporain traditionnel.

Pour les amateurs d’art qui aiment quand ça grince et pour ceux qui souhaitent découvrir des œuvres qui parlent autant au cœur qu’à l’esprit, The Pill à Paris sera une adresse à ne pas manquer.

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