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Takashi Murakami, Untitled, 2024. Acrylic, gold and platinum leaf on canvas. Ø : 117 cm | Ø : 46 1/16 in. ©2024 Takashi Murakami/Kaikai Kiki Co., Ltd. All Rights Reserved. Courtesy Perrotin.

Du 15 octobre au 23 novembre 2024, Takashi Murakami fait son grand retour à la Galerie Perrotin avec une exposition qui allie ses œuvres emblématiques et ses nouvelles créations. Les célèbres « flowers » souriantes, le panda Mr. DOB, et d’autres personnages emblématiques de Murakami réapparaissent sur des panneaux de bois, tous exécutés dans son style inimitable « Superflat ». Ce style, une fusion du néo pop-art japonais et de l’esthétique des films d’animation, se distingue par ses œuvres colorées et bidimensionnelles, mêlant codes publicitaires et culture populaire. Murakami, véritable ninja de l’iconoclasme, revisite des thèmes chers à son cœur, notamment l’ambiguïté entre l’art commercial et les traditions japonaises.

Une explosion de mascottes et de kitsch moderne

L’exposition ressemble à une véritable réunion de famille, où chaque personnage joue un rôle. L’une des œuvres majeures de cette exposition est Maiko in Kyoto. Celle-ci rend hommage à la peinture japonaise classique tout en y ajoutant une touche manga et quelques paillettes — parce que, soyons honnêtes, qui peut résister à des paillettes ? Il mêle habilement humour et critique sociale, dépeignant une société colorée et joyeuse, mais avec un petit goût de désillusion, comme un bonbon au goût de charbon. Une autre pièce notable est le Yume Lion, ce lionceau adorable (et légèrement kitsch) que Murakami avait précédemment exposé sous forme de statue à Versailles. De retour sous forme de peinture avec sa crinière arc-en-ciel, il offre un clin d’œil amusant à la culture de masse. Murakami transforme habilement ces mascottes populaires en une forme d’art accessible et fascinante, continuant d’étonner le public.

Le mariage de l’ancien et du moderne

Si Murakami est connu pour ses collaborations avec la mode, le luxe et la musique, cette exposition montre qu’il ne perd pas de vue ses racines. Ses œuvres récentes intègrent des références à la peinture japonaise traditionnelle, à l’instar de Kyoto Kôrin Mononoke Flower, une peinture circulaire inspirée de l’art d’Ogata Kôrin. Cette juxtaposition entre tradition et modernité est la force de Murakami : transformer l’ancien en quelque chose de nouveau et rafraîchissant.

Un clin d’œil à l’art abstrait

Murakami ne s’arrête pas à ses icônes kawaii. Dans une de ses pièces intitulée ZuZaZaZaZaZa Rainbow, il rend hommage à l’art abstrait du XXe siècle avec des traces de liquide blanc sur des bandes de couleur, évoquant des artistes comme Jackson Pollock ou Barnett Newman. À travers ces œuvres, il explore une esthétique plus brute, tout en gardant une touche kitsch, fidèle à son style. Qui a dit que le kitsch ne pouvait pas être pris au sérieux ?

Une invitation à la rêverie et à la réflexion

Avec cette nouvelle exposition, Murakami prouve une fois de plus son génie : transformer le kitsch en art majeur. Ses œuvres invitent à la fois à la rêverie et à la réflexion, tout en offrant au public une expérience sensorielle intense. Le maître du Superflat n’a rien perdu de sa capacité à surprendre, tout en continuant d’explorer la frontière ténue entre le réel et l’imaginaire. Si vous êtes amateur d’art contemporain, ou même simplement curieux, cette exposition est un rendez-vous incontournable.

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